La saturation au travail, la saturation des services qui œuvrent "à flux tendus", sont à mettre en parallèle avec l'abnégation des "serviteurs" compétents de l'éducation, de la santé, et autres services publiques ou privés. Le couple donneurs d'ordres / exécutants fonctionne et peut durer dans le temps... jusqu'à la révolte violente du corps ou du corps social.
Comment se fait-il que la restrictions du personnel, ou l'augmentation des tâches, puissent aller jusqu'à l'usure des principaux acteurs, soulignée comme burn-out des personnalités " fragiles" dans le jargon des "relations humaines !", au détriment même des bénéficiaires de ces services.
Les restrictions budgétaires choisies, pour augmentation d'un capital ou d'investissements, et les options volontairement imposées, créent en cascade des situations qui peuvent devenir dramatiques voire ubuesques. L'argument le plus entendu pour défendre cette position, fait croire à la disparition, d'un poste, d'un service, voire de l'entreprise : les menaces pour engranger la peur.
Sans doute la plupart des entreprises sont soumises à l'obligation d'informations des instances représentatives du personnel, quand il y a des perspectives de bouleversements internes ou externes, il reste néanmoins que le burn-out existe là où il ne devrait pas être.
La pression, la compression, la dépression sont la logique des choses. Chose apprise sans doute dans la tradition employeurs / employés mais soutenue dans les écoles managériales. L’a-priori que l'argent passe avant humain trouve son support corollaire dans celui que l'avoir passe avant l'être.
Mais comment peut-il se faire que l'individu, non fragile et non dénué d'intelligence accepte ces conditions de travail jusqu'à l'insupportable et "craque". Plusieurs facteurs semblent s'imbriquer : des contraintes familiales, en passant par les engagements financiers des dettes à payer, de la peur du changement auquel il n'est pas préparé, la réalité de son âge et sa cohorte d'a priori également, de ne pas trouver d'autres solutions. Outre le fait qu'au moment du contrat d'embauche il signe un contrat non négociable, unilatéral, on peut penser aussi que cet individu n'a pas appris à écouter sa fatigue , et à se respecter pour économiser son énergie, à négocier sa place. En revanche, par dessus tout, en toile de fond, la règle du jeu qu'il a très bien apprise serait serait celle de l'obéissance inconditionnelle.
Le respect de soi, l'écoute de sa fatigue, un contrat tripartite (les deux acteurs et une tierce personne) jamais parfait et toujours susceptible d'être réajusté, peuvent contribuer à éviter cette zone du burn-out. Les limites respectées, et surtout d'autres fondements inconscients de part et d'autre, mis à jours, ouvrent la place à la liberté de la créativité , à un certain consensus de l'intelligence collective. à une dignité réciproque.